Rectangulaire, la bastide de Marciac abritait le marché aux bestiaux ainsi que les étals des commerçants. Fondée en 1298, « c’est la plus grande place du Sud-Ouest » selon l’historien marciacais Maurice Serres. Elle a conservé quasiment les mêmes dimensions et la même structure qu’à son origine.

Pourquoi une bastide a-t-elle été érigée à Marciac ?

« La bastide a été fondée en 1298 par un acte de paréage. Un acte conclu entre l’abbé de la Case Dieu qui possédait un immense domaine agricole, le comte de Monlezun Pardiac et le roi de France Philippe IV Le Bel, représenté par son sénéchal, Guichard de Marciac, qui donnera son nom à la bastide. Pour réglementer la vie à l’intérieur, une charte des coutumes fut avalisée par le roi en 1300. Un exemple ? La charte a fixé au mercredi la tenue du marché aux bestiaux, coutume toujours d’usage aujourd’hui. On trouvait sur cette place des abattoirs, des étals de commerçants, des demeures de nobles ou encore deux couvents. Un vrai lieu de vie en somme. Marciac était le dernier bastion catholique, fortifié en raison de sa proximité, une cinquantaine de kilomètres, avec l’Aquitaine qui était alors anglaise. C’était une ville importante au XIIe siècle mais sa population n’a jamais trop évolué, elle stagne entre 1200 et 1800 habitants. »

Vous évoquez les couvents, les édifices religieux sont omniprésents dans la bastide…

« Oui ! Entre les deux églises de Notre-Dame et Saint-Pierre, les deux couvents, les quatre hôpitaux ou hospices et les deux clochers il y avait de quoi faire. Citons aussi, à un kilomètre de la ville, sur la voie du chemin de Compostelle, une chapelle de style néo roman : Notre-Dame de la Croix. Elle rappelle le souvenir de l’apparition de la Vierge en 1654 alors qu’une épidémie de peste ravageait la contrée. Récemment rénovée, elle abrite des expositions durant Jazz in Marciac. »

Comment la bastide et Jazz in Marciac sont-ils liés ?

« De 1871 à 1998, quatre rangées de marronniers ombrageaient la place aujourd’hui dénudée pour permettre l’installation d’un vélum. C’est là que plusieurs concerts du festival se déroulent. 35 spots lumineux rappellent l’emplacement des 35 piliers qui soutenaient la halle centrale de la bastide. Cette halle abritait les abattoirs mais aussi le conseil de la commune à l’étage. Elle n’existe plus. Enfin il y a aussi l’un des deux clochers qui surplombait à l’origine le couvent des Augustins qui est devenu « territoires du jazz ». La bastide était apte à recevoir 1 000 hommes en armes. C’est la même qui, aujourd’hui, accueille chaque jour un nombre de passionnés de jazz tout aussi, sinon plus élevé. Ils sont confortablement installés sous le vélum du Festival Jazz Off, prêts à s’enflammer aux sons de cette musique qui a fait de Marciac la capitale du jazz. Les plus anciens ont vu, d’année en année, le chapiteau s’installer, s’agrandir et, parallèlement, s’implanter sur la place ce fameux spectacle gratuit qui attire un public considérable. C’est bien là l’âme du festival. »

Achetez votre Pass Fest Off